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Convalescence en roue libre. Un cri dans la nuit de Zarathustra

Mon  beau Philippe

Mon  beau Philippe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



-Le Fils : Ma destinée a pris un drôle de tour le jour où mon médecin a été franc avec moi. Je le bus comme un algorithme en acier le jour où justement j 'allais me marier avec mon bel amant .



Ma mère eut la pénible nouvelle dans un rêve de nature à donner le frisson  à quiconque aurait eu connaissance des tarots .

Mais ma  mère n 'a jamais vécu ailleurs que sur  un géranium ivre de beauté donc le mot de « Renaissance » inscrit sur le mur blanc de son rêve lui apparut comme l'annonce merveilleuse d' une vie recommencée dans une danse à la lumière d' un été de sa vie d'oranaise d' un siècle passé depuis un siècle .





Pendant ce temps , mon ami Friedrich Nietzsche nourrissait le même sentiment d' amertume dans la forêt de Brocéliande.

Les bêtes de la forêt lui disaient : fais la fête avec Mélusine, les fées et les oiseaux du paradis , amis de Wagner sans qui rires et chansons auront été juste de muets petits amusements pour enfants de chœur .



 

 Dans ce maelström de chants mêlés de magnum de champagne et de munitions pour la guerre du feu , ma douceur de vie s'en est allée. Ma mère ne sut jamais que la milliardième partie de mon histoire de jeune homme donnant le change au monde des mortels. . Dans un monstrueux conduit où des millions de petites étoiles  couraient pendant que mon corps s'enfoncait  en pleine terre, que des morsures d'araignées prenaient ma vie , le magnifique adagio de Aram Ilitch Khatchatourian  est venu m'unir à ma mère .

 

Le lendemain ma mère n 'a pu soutenir la vision de matière pierreuse, de mémoire inerte que je dus montrer à cette femme amoureuse du soleil , joyeuse de mes joies,  puis anéantie comme un oiseau sans ailes dans le couloir d' un hôpital dont les ouvertures se seraient bloquées par suite d' un tremblement de terre à une échelle à dix millions en une seule nano-seconde .

 

Ce fut en effet la vision d' un mur de pierres royalement empenné d' un mourant sur une musique de Wagner, pareil à un opéra sans le chant des chœurs , muet , brutalement englué dans le vase des splendides porphyres de ll'Égypte ancienne.



Mon ami Friedrich Nietzsche se doutant de ma grande frayeur  guidait petitement mon chemin de convalescent parmi les murmures délicieux d'oiseaux moins voraces que  ceux de la terre unanimes à flinguer un artiste universellement connu, primé et reconnu. Les musiques des arnaqueurs de vie n'avaient plus de réalité.



-Friedric Nieztsche : Un oiseau avec des cheveux d' ange est venu me dire : « ni ta moustache ni tes histoires d' amour avec les arbres de la forêt ne pourront jamais me dire le mot d' amour de Ronsard parlant à une rose . Ris ! mon ami et viens avec moi, et ces jeunes gens en habit de roses et de bleuets , ravis de mener la mort par le bout du nez ! »

 

 

Amer désert de la mort où dans la même vie tu peux être ici et là, où la malédiction d' un jour équivaut à mettre en doute un rien du tout et un tout musicalement riche de tout petits riens.

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 



08/03/2020
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