L’ insoumis
Cette photo est celle de mon jeune père . Un insoumis à l âme noble , héritier de son père insoumis aussi qui ,lui ,embaqua très jeune pour la Chine depuis Bastia .
3 mars 1900 .
Le jeune sicilien enivré de sommets n 'avait pu résister aux voix du vent .
Forets tachées de soleil
lMurailles suspendues dans la lumière parfumée de lentisques dans défilés rocailleux de l Alta Rocca dont les soleils flamboyants ne pouvaient assouvir l 'affamé.
Quand un jour le vent est entré dans sa tête il est devenu vent.
La nuit de l'embarquement il s'était laissé enivrer par le sac des vagues sur le quai et les éclairs fascinants de promesses .
Il portait la mer en lui , à partir de là, que pouvait -il redouter?
Son corps vibrant comme un instrument de mesure lui disait tu es sur la voie royale .
Au dessus de lui c'était le ciel
Au dessous de lui c'était l 'eau .
Les frontières devenaient invisibles.
Il ne marcherait pas il volerait sur sur les eaux , seule voie possible pour arracher son rôle d' homme libre à son île méditerranéenne .
Brusquement il se mit à penser dans une langue étrangère
abandonnant son patois d' origine .
Il essuya son visage se retourna regarda la matûre et s'activa à hisser le bout du grand erg de la Marana qui appareillait pour la Chine .©L.C
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