Mémoire d' une montagne face à un nuage chinois
Les dossiers, les pages barbouillées, livres annotés, photos, tasses à café, lettres, factures glissèrent à l‘autre bout de la table de monastère.
Elle en savait des ivresses, des secrets peut être même des aveux vu qu ‘elle venait d’ un temps qui ne parlait plus à personne depuis des siècles.
Cependant les épousailles de myriades de mots réduits à l ‘état de silence , unis au boucan de leur sens, laissèrent des empreintes qu 'un peintre ne pouvait ignorer.
Soucieuse de remettre en question la vision unique de la représentation des choses , affranchie du piège des dessinateurs appliqués, ayant foi dans les traces abandonnées par d’autres mains sur ce bois patiné par les âges , mes mains buvaient le bois de cette table .
Dix mille milliards d'électrons sur orbite ,une mouture d’ ondes patientes engagèrent un discours vécu entre voix et silences, musiques et moines, murs et oublis, pouvoirs et symboles, mutisme et pluralité des voix divines ou illustres entre David, Bethsabée et Salomon , tentées de dire leur intimité punie par l ‘oubli .
Rencontres paradoxales, poussiéreuses, croyantes, engendrées , spirituelles peut -être, grâce à trois notes d’ oiseaux siffleurs .
En sourdine , nus , avec passion , dé-passion, imprégnés de pudeur à en devenir charnels , les indicateurs d’ images abandonnées, chiffonnées de millions de souvenirs, entrèrent à pieds joints dans un petit coin de mon cœur.
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