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J 'ai épuisé ma vieilesse en une nuit

 

Madone Kabyle

 

 

 

 

Tu es déjà installé à New York, nous sommes encore à Paris.

Toi dans tes affaires, moi dans mes expositions

Je peins ….. Tu excelles dans tes marivaudages.

 

 

Le temps joue avec des instruments qu’il construit puis délite, c’est comme la vie et pas la vie .

 

Dans cette nuit qui vient je serai une nomade entre ciel et terre

Tu laisses sur mon chemin les oripeaux de ton trajet doulou­reux.

Ton beau visage s’est vidé de sa souffrance et de la pesanteur ter­restre.

 

L'orée d’un murmure. et l’« adagio » de Khatchatourian efface très doucement le monde des appar­ences ,je sais que tu entends… encore…

Dans une communion que nous venons d'inventer, je te supplie par la pensée, de me faire savoir par une pression de ta main dans la mienne ton interruption n 'est pas une interruption , que ce silence n'est pas silencieux .

Par trois fois, je sens la pression de tes doigts dans ma main.

Je chavire dans une abyssale flambée d'amour.

 

Ma vieille mère toute petite, assise dans le coin de cette chambre d’hôpital est la seule personne qui me relie à la terre.

Nous sommes trois ensemble, en suspension.

J ‘ai épuisé ma vieillesse en une nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



21/02/2020
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