Juste avant le mur du silence ….Ma main dans la main de ma mère .

Ma mère, douce meneuse de jeux de mon enfance me fit marin, oiseau de Chine sans marine à voiles et sans nageoires et me donna le joli nom de Parinari. Marie et Joseph eurent à cœur de mettre leur fils dans une étable, ma mère me mit dans un couffin et nous allames à ses cours de danse .

Ma jeunesse fut une partie de plaisirs et d' orages mitigés de rires et de bleus adoucis par son courage et la complicité de mes sœurs . Miracle pour le moineau marin que j 'étais.

Mon artiste de mère me sauva d'une société virulente qui me vouait à la descente aux enfers avec l'art de la mauvaise foi

d' une louve arabe romanisée .

Dans les mois qui suivirent le début de ma maladie elle mit en marche tout ce que la terre comptait de forces pour me tirer de la noirceur , mais je dus partir et m 'endormir pour toujours .

Elle me fit entendre l 'adagio de Katchaturian mais je ne le sus que dans un petit son de mes pauvres oreilles déjà marginalisées par le désir d aller plus loin que cette chambre d' hôpital .

Une aria de Mozart fut le point d'orgue de notre artificielle séparation à mon entrée dans le ciel . À mon grand étonnement mes inquiétudes de mec menant publiquement une vie d'homo entre honte et courage, resta à terre me délvrant sur le champ de la saga nomade des nougats mous de l ' humanité qui m 'avait emmuré .

Enfin un visage apparut celui d'un chaman, un ange en combi-

naison de joie et d’artiste de la Renaissance avec ma mère miniaturisée dans une toile fameuse de Leonardo.

Maintenant que je suis mort, dans un monde sans vengeance, je mène une vie de sexe et de sainteté, sans soucis des lois, mon goût pour le mariage est enfin muni du sacrement le plus artistique qui soit : l'amitié du ciel .

Ma muraille de Chine a été une initiation à une vie sans épousailles, musicien amateur de marathon de la note mi bémol quand la partition est en ut majeur .