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 Rothko : « Une longue route vers le calvaire. »

Mémoire de ce Temps où les mages n’avaient aucune idée de ce qui se passait derrière les ors pales, les rougeoiements, les quiétudes affichées, les sédiments de feu , la limpidité , les rebondissements d’ un univers jamais sûr de son origine , aucune idée de la désinvolture d’ une sagesse alignée , témoin d’ un bouleversement où comme le Temps qui ne part jamais de rien ou de nulle part , chacun de nous transite de rebondissement en rebondissement , de question en question .

 Un temps où « Yellow Over Purple (1956) » magnifiait les descentes de croix et mises au tombeau avec l' émotion de ceux qui étaient animés d' une foi et d' un rêve mystérieux.

Tout commence quand trois sorciers aux idées baladeuses se prenant pour des géographes se laissèrent porter sur les flots de la Dvina  .

Là ,il s’ acheminèrent à grandes enjambées vers les frontières floues d’ un artiste entré dés son plus jeune âge dans une magnifique imprudence où les dieux et les déesses imitaient les hommes et leurs amours .

Pour Marcus Rothkowitz parti deVinsk avec sa langue russe , chantant en yiddish, ses petits rouleaux sous le bras c'était aller vers l 'or et les mauves de la Dvina  . 

Pari sanglant d’ un homme ordinaire qu ‘ un chemin impérieux transforma en maître de l’art d’une muse de tragédie grecque .

Un lumineux Rothko c’est un moment d’ éblouissement mais c’est aussi un éclatement de poussières de son sacrifice.

Avoir un tableau de Rothko devant soi c’est être pris dans les relais d’ une page d’ un reliquaire .

Relier chaque tableau , c'est donner au peintre la chance au petit garçon de revenir à Dvinsk et entrer dans l ‘ intime d’ un homme qui n ‘avait jamais quitté sa ville de Lettonie.

 Ses tableaux ont absorbé sa mort dans les vapeurs de ses tons de sang caillé, ses mauves ses bleus de saphir .

Mais où a commencé sa vie?

Où a fini sa vie ?