Un beau jour Baudelaire est arrivé sur ma table de cuisine ..
Un beau jour Baudelaire est arrivé sur ma table de cuisine :
« Mais les ténèbres sont elles mêmes des toiles
Où vivent jaillissant de mon œil par milliers ,
Des êtres disparus aux regards familiers » .
Le politiquement correct me fait penser à une conscience habile, déguisée en petites chaussettes blanches de première communion.
À moi, le porte -jarretelles .
Attirée par la convention du beau ou du laid , de l’absurde, de la carambole de l ‘esprit , du mystique sans odeur de bénitier, dégraissée des gestes maîtrisés des géants, pour la raison essentielle d’ une vie infiltrée par la Beauté visible invisible , suggérée . Elle n ‘a pas de critères mais je me suis toujours efforcée d’aller à sa rencontre .
Les œuvres ne sont pas immortelles, elles suivent leur géniteur allez savoir où, pendant que dans les musées des millions de paires d’ yeux vides, avides , bleus ou noirs, ronds , ovales, agenouillés , rampants , suivent les flèches du libre service dans le sens de la marche d’ un clic ou d’ un clac à condition de ne pas se servir du flash.
C’est pourtant un flash que leur créateur a laissé sur place, la place même qu ‘ il abandonnait aux autres, aux couples , aux cocus , aux inconnus, aux êtres sans désirs et probablement sans espoirs de célébrité, ceux que
l ‘aventure marine ou bien terrienne n‘a pas choisis , ceux dont les fausses paillettes enclavées jusqu ‘ à la moelle clament de fausses confidences aux faux-cils aux faux -nez faits défaits et refaits ,aux armadas de rémouleurs de musique , aux consultants pour futurs romanciers .
Un vaisseau souillant Venise de ses dix sept ponts et cinq amiraux à son bord achemine ce siècle sur un globe bancal , clinquan, truffé d’ imams de papes ou de Sioux croyants non-croyants, demi -croyants tandis que sur une plage clandestine une poignée d’êtres obsédés de vie vraie, braves et silencieux larguent les bouffis.
À pas mesurés ancrés dans l ‘âme de notre vieille terre , ils cheminent en sourdine sur les rives ensoleillées d’ un sable blond .
« Obsession »….
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