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Un beau jour Baudelaire est arrivé sur ma table de cuisine ..

LUCE POUR PUBLIC FB



 

 

Un beau jour Baudelaire est arrivé sur ma table de cuisine :

 

« Mais les ténèbres sont elles mêmes des toiles

Où vivent jaillissant de mon œil par milliers ,

Des êtres disparus aux regards familiers » .

 

Le politiquement correct me fait penser à une conscience habile, déguisée en petites chaussettes blanches de première communion.

À moi,  le  porte -jarretelles .

 

Attirée par la convention du beau ou du laid , de l’absurde, de la carambole de l ‘esprit , du mystique sans odeur de bénitier, dégraissée des gestes maîtrisés des géants, pour la raison essentielle d’ une vie infiltrée par la Beauté visible invisible , suggérée . Elle n ‘a pas de critères mais  je me suis toujours  efforcée d’aller à  sa rencontre .

 

Les œuvres ne sont pas immortelles, elles suivent leur géniteur allez savoir où,  pendant que dans les musées des millions de paires d’ yeux vides, avides , bleus ou noirs, ronds , ovales, agenouillés , rampants , suivent  les flèches du libre service dans le sens de la marche d’ un clic ou d’ un clac à condition de ne pas se servir du flash.

 

C’est pourtant un flash que leur créateur a laissé sur place, la place même qu ‘ il abandonnait aux autres, aux couples , aux cocus , aux inconnus, aux êtres sans désirs et probablement sans espoirs de célébrité, ceux que

l ‘aventure marine ou bien terrienne n‘a pas choisis , ceux dont les fausses paillettes enclavées jusqu ‘ à la moelle clament de fausses confidences aux faux-cils aux faux -nez faits défaits et refaits ,aux armadas de rémouleurs de musique , aux consultants pour futurs romanciers .

 

Un vaisseau souillant Venise de ses dix sept ponts et cinq amiraux à son bord achemine ce siècle sur un globe bancal , clinquan, truffé d’ imams de papes ou de Sioux croyants  non-croyants, demi -croyants tandis que sur une plage clandestine une poignée d’êtres obsédés de vie vraie,  braves et silencieux larguent les bouffis.

 

 

 

À pas mesurés ancrés dans l ‘âme de notre vieille  terre , ils cheminent en sourdine sur les rives ensoleillées d’ un sable blond .

 

« Obsession »….

 

 



18/08/2020
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